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Alone – Science-Fiction et espace – Chapitre 4

Un mois.


Un mois pour savoir que faire.

Certains éléments du vaisseau, comme la pièce d’accueil, permettant à un passager supplémentaire de loger, ne lui était plus d’aucune utilité.

De ce fait, et après en avoir eu marre de ne pas pouvoir communiquer avec une personne vivante, John élabora les plan de ce qui ressemblais à un collier amplificateur, à partir des différents éléments qu’il pouvait récupérer de la pièce.

Tout le système audio fut décortiqué pour voir ce qui pouvait servir.

Composants électroniques et matériaux métalliques étant maintenant éparpillés sur sa table de travail.

En plus de ses connaissances personnelles, John pouvait compter sur le « savoir » de « ? ».

Toutes les informations nécessaires était stockée dans une base de donnée locale, et il suffisait à John d’en faire la demande pour que « ? » lui affiche les informations voulues sur un écran.

Apres quelques jours de travail continue sur ce projet, John enfila le collier à Kaï.

  • Alors ! comment te sens-tu Kaï ?

Seul un son sourd et le cri du singe se firent entendre, mais au moins, le collier sortait bien un son lorsque le singe souhaitait s’exprimer. Apres une semaine de test et de réglage, le collier était capable de retranscrire les paroles du singe tout en couvrant ses cris.

John pouvait désormais parler à Kaï.

Ce dernier, malgré le fait qu’il ait maintenant la parole, restait un animal, qui ne pouvait pas tenir une conversation philosophique, mais le fait de pouvoir échanger des paroles faisait un bien fou à John.

Cela lui permit également d’apprendre des choses à Kaï, sachant s’il comprenait ce que John lui disais. Kaï ne faisait pas de phrases, il ne s’exprimait que par mot découpés comme « manger », « jouer », mais cela ne posait pas de problèmes à John, qui lui pouvait continuer à s’exprimer normalement.

Le plus étonnant, était que Kaï parlait parfois d’émotions à travers des mots comme « triste » ou « joie ».

John fut étonné qu’une espèce animale puisse, non seulement exprimer une émotion, mais également ressentir l’émotion des autres, car la première fois que Kaï utilisa le mot triste, ce ne fut pas pour exprimer ce qu’il ressentait, mais pour exprimer le comportement de John.

Le commandant était alors dans sa chambre, et feuilletait les photos de sa vie sur terre. John n’avait plus de famille depuis dix ans maintenant, suite au décès de ses parents. Sa mère était partie d’une mort douce, dans son sommeil. Un arrêt cardiaque du à son âge avancé.

Et comme si la solitude était trop pesante pour son père, il quitta la vie quelques jours après dans les mêmes circonstances.

Se remémorer cela fit peur à John et le rendit triste. La solitude de son père l’ayant conduit à la mort, il redoutait de subir le même sort dans son vaisseau.

Kaï eut alors ce geste envers John, il lui prit la main et, en le regardant dans les yeux, la tête penchée sur le côté lui dit : « triste ».

John n’en croyais ni ses yeux, ni ses oreilles, mais cela le rassurait de savoir que le singe pouvait montrer de l’inquiétude, voire de la compassion envers lui.

Les jours qui suivirent furent passés à l’apprentissage de Kaï.

Chaque objet était prononcé par John et devait être répété par Kaï.

Même « ? » participa. John apprit à Kaï à appeler « ? » et donc à lui commander des choses.

Le plus dur fut l’apprentissage des raisonnements.
Apprendre à un animal à se demander pourquoi, ou comment, est une tâche très difficile, mais le résultat était impressionnant.

Sans compter les « pourquoi vert ? », « pourquoi rond ? » qui, sans être des questions idiotes, avaient des réponses « faciles à apporter », il fallait aussi trouver que dire aux « pourquoi singe », « pourquoi singe collier et John pas collier ?» mais également et peut être le plus difficile admettre « pourquoi plus terre ?».


John pensa donc aux décennies passées, ou l’homme dans son plus bel égoïsme se laissa maltraiter la planète terre, malgré les avertissements des groupuscules de l’époque qui mettaient en garde les gouvernements contre leurs actions capitalistes qui malgré le mal qu’elles faisaient à l’ensemble de la vie sur terre, continuaient à rendre riche une infime partie de la population au détriment de la majorité.

Quel a été le résultat ?

La destruction de toutes vies sur terre.


John inventa une histoire de vieillesse de la planète, qui comme tout ce qui est vieux, fini par mourir. Il lui était difficile d’avouer au singe que la vie sur leur planète était morte de la faute de l’homme.

Malgré le mensonge, cela lui permettait de réfléchir aux conditions idéales de vie en communauté.

Comment l’homme peut ’il vivre avec ses homologues sans que chacun cherche à être supérieur aux autres?

Faut ’il que chacun travail au bien-être de tous ?

Chaque invention doit-elle être partagée pour que chacun en profite ?

Difficile de répondre a ces questions, et quand bien même, à quoi bon se les poser puisque John était seul avec Kaï.


Alors que John et Kai étaient en train de jouer à des questions réponses, Kaï demanda spontanément :

  • Joconde !
  • Joconde ?
  • Plante, Pourquoi Joconde ?
  • Ah la plante !

Effectivement, Kaï n’avait aucune notion de ce qui pouvait être culturel.

  • La Joconde est un tableau très célèbre, sinon le plus célèbre. Il a été peint par Leonard De Vinci et est très réaliste. Le visage de la Joconde semble poser un regard bien veillant sur celui qui l’observe. La plante ayant ses feuilles tournées vers nous et semblant nous regarder, cela m’a fait penser à ce tableau.

Kaï se contentât de sourire pour montrer qu’il avait compris.


Les échanges réguliers entre Kaï et John montraient que le dialogue permettait une évolution plus rapide des capacités du singe.

Son vocabulaire augmentait et les sujets de conversation en devenaient plus intéressants. Le travail sur les plantes continuait aussi son cours et l’autonomie grandissante du singe permettait à John de lui déléguer plus de taches.


Certes il ne pouvait pas analyser les résultats mathématiques, ni même tirer des conclusions sur les expériences biologiques, mais maitrisait maintenant parfaitement le tri des espèces, la mise en pot et le réglage de la serre.

Cela permettait à John de consacrer plus de temps à l’étude pure.

En plus de ces travaux, Kaï avait gagné en autonomie dans d’autres taches, et excellait particulièrement dans l’utilisation des objets technologiques.

Il pouvait donner des ordres à « ? », toutefois limité par John pour éviter certains problème.

Cela dit, le singe était maitre dans la diffusion de musique et vidéo dans tout le vaisseau.

Souvent John le trouvait dans sa chambre en train de regarder les Shadocks.

Kaï riait vraiment à les observer.


Fin du chapitre 4


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