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Alone – Science-Fiction et espace – Chapitre 3

Fixant Kaï dans les yeux, John prenait conscience qu’eux seuls étaient ce qu’il restait de la faune terrestre. Les seuls. John avait à bord du vaisseau assez d’espèces végétales, mais ses études sur leur survie étant loin d’être abouties, rien ne lui permettait d’espérer profiter de celles-ci quand son stock de vie, composé essentiellement d’eau et de nourriture lyophilisé, serait totalement épuisé.

Avant tout, réfléchir, ne pas se laisser dépasser par les émotions et ne pas prendre de décisions hâtives. De ce qu’il en savait, seule notre galaxie était balisée de satellites. Qu’y avait-il au-delà ? Difficile à dire, personne ne s’y était encore aventuré. L’information essentielle étant que nulle planète connue ne pouvait servir de refuge à John.

Vivre à bord du vaisseau ? Il tiendrait 2 ans tout au plus s’il n’utilise pas ses moteurs. Peut-être 3 mois, s’il tente de naviguer dans l’espace. Mais que faire, attendre gentiment la mort avec son singe et ses plantes ? Tenter de trouver une planète d’accueil sans avoir une seule idée de la direction à prendre pour augmenter ses chances ? Quoiqu’il en soit, l’importance de trouver une zone balisée de satellites ne servait pas à grand-chose, personne ne lui répondrait. Seuls les bips, validant une connexion avec un relai pouvais le renseigner sur la distance à laquelle il se trouvait de celui-ci.

 Etaient-ils vraiment les seuls dans l’espace ? Il était évident que d’autres vaisseaux naviguaient dans l’immensité de l’univers, mais la plupart d’entre eux étaient militaires et devaient être en train de voyager dans les fins fonds d’autres galaxies. Bien qu’aucune menace ne fût connue, toutes les mesures de sécurité étaient prises. Les roches récoltées dans l’espace étaient très utiles sur terre, de ce fait une branche de l’armée avait été créée pour rechercher et récolter celles-ci. Aucune planète habitée n’ayant été découverte, les nations du monde s’étaient accordées sur l’inutilité de surveiller l’espace du système solaire, ni même de la voie lactée. Le regret que John eu, fut que son vaisseau n’était pas équipé pour joindre une radio militaire. Cette pensée renforça le sentiment de solitude déjà bien ancré dans son cœur.

 – Kaï, t’en penses quoi toi ? pas grand-chose évidement. Il va nous falloir être solide et choisir une direction. Rien ne sert de rester ici, et ou que nous allions, rien ne nous dit si il sera possible de survire, mais il nous faut partir.

Contre toute attente, Kaï pris la main de John et le tira jusqu’à la salle agricole, ou l’image de la terre rayonnais toujours. Il lui suffit d’éteindre l’écran pour que John comprenne ce qu’il voulait dire : « Oublions la terre, et partons d’ici »

La digestion des évènements était difficile, mais il fallait faire avec. Ou aller ? Dans l’espace, toutes les directions sont possibles.

Sur un coup de tête, John alluma un seul des moteurs latéraux, et poussa à fond la manette un bref instant. Le vaisseau se mis à tourner sur lui-même avant que le commandant ne mette plein gaz sur tous les moteurs, ce qui eut pour effet de les propulser en ligne droite dans une direction aléatoire.

La réaction de John était due à un mélange de colère et d’incompréhension S’imaginer être le seul humain survivant, ou en tout cas, coupé de tous lui procurait une sensation étrange.

Filant à une vitesse démesurée, le vaisseau esquivait les différents éléments spatiaux avec la grâce d’un patineur sur glace. John ayant réglé le pilotage automatique sur un mois, cela lui laissait le temps de s’interroger sur ce qu’il trouverait une fois le délai écoulé. Cela le fit rêver également à ce qu’il pourrait découvrir. L’enfer et la chaleur ? Le froid et la beauté de la glace ?

Même si à l’époque, les désaccords avec son père l’avaient freiné quant au choix de son parcours étudiant, il ne regrettait plus ses études en Poly-sciences. Il avait acquis à l’époque des notions de sciences physiques, de biologie, dont il avait fait sa spécialité, de sciences humaines, mais également d’électronique et mécaniques, passage obligé pour accéder à son poste de spacio-biologiste autonome. Cela lui permettait d’avoir ses moments à lui, passés à réfléchir, écrire, et jouer de la musique. Dans l’espace, personne ne vous entend chanter, même si cela sonne faux.

Assis au poste de commande, les bras ballants le long des accoudoirs, John laissa sa tête partir en arrière. Il ne pouvait s’empêcher de repenser, encore et toujours, à son passé et son présent.


Fin du chapitre 3


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